2) CORRESPONDANCE (Lettre 2)
J’ai allumé une cigarette, j’ai attendu que le temps se consume et, j’ai regardé le cendrier et, j’ai essayé de deviner ma vie dans les cendres. J’irai.. alors que tout s’éclaire un peu, que je vois la sortie d’un tunnel et, que mon coeur bat vraiment pour la première fois et, j’arrêterai de respirer et, il n’y aura plus rien et, je sais pas trop ce que c’est rien, ni le vide, ni le néant, ni l’éternité. Ca me tracasse toutes ces choses, ça me bouffe la vie, le supermarché de la mort et, je me demande qui paiera ma location d’outre monde ; à vrai dire je m’en fous, je veux être la racine d’un arbre, même une toute petite racine, infime, ridicule de pissenlit puisqu’on les plante par là et, j’ai vraiment pas envie d’être logé dans une HLM à perpétuité-renouvelable-tout-les-cinquante-ans.
Ce soir, tu me manques terriblement et, je m’en veux des poèmes merdiques que j’ai écrit cet après-midi, des trucs qu’un pré-pubère boutonneux aurait pu griffonner en marge d’un cahier. J’habite en marge du monde, comme si je suis un peu parti, comme si je suis rien, comme si j’ai la vie en sursis..
Je veux t’aimer encore longtemps, mais longtemps c’est pas beaucoup, c’est toujours pas assez, c’est comme encore moins qu’un souffle, je serai soufflé sans avoir joué, un jour j’irai..
Nous irons..
Mais pas avant la vie.
MFL..
06.12.2020