Atelier, ce matin, le petit Jérémy
Que personne ne voit, à part sa différence
Derrière la déligneuse, doucement il me dit
Je ne vois plus d’un œil, mais il faut qu’il avance
Et je ne le crois pas, connais toutes ses blagues
Chaque jour, l’un et l’autre, nous rions, bonne humeur
Travailler avec lui, c’est comme le bruit des vagues
J’entends plus les machines, n’endure plus les heures
Et encore, vers dix heures, un peu avant la pause
Me redit pour son œil, et je ne le crois pas
Se remet au travail, de tout, de rien, on cause
Les liteaux et palettes, la force de ses bras
La sueur et puis son dos, comme il ne se plaint pas
Est allé à midi jusqu’à l’infirmerie
On ne l’a pas revu depuis plus de trois mois
Sa trisomie et la rétine ils nous ont dit
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Publié par Dernier Endormi
Laissex dire et faictes bien..
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L’œil, se-ce livre..
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A lire..
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Pudeur-s..
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incroyablement fort !
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Fort, Jérémy. Décédé en février 2014.
Je t’accolade, Jacques.
Merci.
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Oh… nous sommes peu de chose… vraiment peu… et invisible certes…
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« Que personne ne voit, à part sa différence »
Pour Jérémy et d’autres, c’est comment ?
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